PRIER MARIE ?
1- Les Réformateurs entendaient bien « vénérer »
et « imiter » Marie. Ils repoussaient l’idée de la prier. Le seul
intercesseur, c’est le Christ Jésus.
2- Cependant, c’est une formule couramment utilisée par les
catholiques.
Il n’y a pas de difficulté théorique à cet emploi.
Le « catéchisme de l’Eglise catholique » (Abrégé, n° 298) emploie avec prudence l'expression. Il
précise : à propos du culte marial : « C’est un culte particulier, mais qui
diffère essentiellement du culte d’adoration réservé uniquement à la Sainte
Trinité. »
3- Il y a donc une difficulté. Employer le même mot « prier » pour deux cultes essentiellement
différents, n’est pas source de clarté mais bien d’incompréhensions et sans
doute aussi de déviations. Prier Dieu, prier Marie ?
Parfois pour des raisons diverses, - controverses,
déséquilibre dans l’enseignement – on peut enregistrer des déviations
auxquelles on ne s’est jamais résigné dans l’Eglise catholique, mais qui n’en
existent pas moins.
Parfois ces gauchissements proviennent d’une présentation
faussée de Dieu. Certaines prédications essaient de compenser une sorte de terreur
de Dieu par une dévotion plus affective
à La Mère du Christ.
Ce n’est pas aujourd’hui qu’on a réagi contre ces
déviations.
4- Si le culte à Dieu et le culte marial sont
essentiellement différents, il est donc difficile de garder le même mot pour les
désigner.
5- Il
vaut mieux dire « prier avec Marie ». Pour les catholiques, Marie est au cœur
de l’Eglise.
Cf.
Jean XXIII : « La dévotion à la madone doit être cultivée dans un sens
catholique, de manière à modérer la tendance à trop s’arrêter aux petites
effusions sentimentales ».
Un exemple récent de cette tendance à majorer. Dans la
traduction française de la prière de l’Angelus, on avait coutume de dire
: « Priez pour nous Sainte Mère de Dieu afin que nous soyons rendus dignes
des promesses du Christ ». Les promesses du Christ, c’est le Règne, le
Salut du monde. On a inventé récemment une autre "traduction" : « Priez
pour nous... rendez-nous dignes ». Dans le premier cas, la Vierge prie en appelant la venue du
Royaume, dans le second, il ne s'agit plus de la prière mais d’une action
directe. C’est manifestement une déviation.
6- Les chrétiens doivent vivre
dans le provisoire, en attendant la communion totale entre les chrétiens
divisés. Que les catholiques n’abusent pas du mot « culte » à propos
de Marie. Le mot peut être justifié,
mais il est compris dans un autre sens par leurs frères Réformés. Que les Réformés soient patients. Il faut du temps pour changer les mentalités
et les habitudes de langage. « Prenez garde que cette liberté même qui est
la vôtre, ne devienne une occasion de chute pour les faibles »(1 Cor. 8,
9).
- L’œcuménisme : s’engager dans le long travail de guérison des mémoires dans plus de fidélité à la Parole et à l’Esprit. -