est descendu aux enfers

1- Cette formule, cette manière de parler nous la recevons des premiers chrétiens. Comme tout langage elle a besoin d'être traduite actualisée sous peine de ne pas être comprise. Elle est une expression de leur foi. Quelle est cette foi ?

2- Le mot « enfers » désigne ici non l’enfer au sens de damnation éternelle, mais l'État de ceux et de celles qui sont morts. Dans le langage d'alors, les enfers étaient le séjour des morts, « le royaume des morts » l'état de ceux qui n’étaient plus de ce monde.

3- Le premier sens de cette phrase du credo c'est d'être une affirmation sur les dimensions du salut apporté par Jésus. Le Christ à sauver l'humanité en reconnaissant la situation de cette humanité. Il a connu comme tous les hommes la vie et la mort bien réellement.

Si nous reprenons le credo nous en voyons le mouvement.

-«  a été crucifié, est mort » (c'est-à-dire : a rendu le dernier soupir)

-« est descendu aux enfers » (c'est-à-dire a été vraiment mort, a connu l'état de mort)

ainsi, morts ou vivants, les hommes sont toujours en communion avec Dieu par Jésus-Christ. Aucune situation humaine, ni la mort, ni la vie ne nous coupe de l'amour de Dieu en Jésus-Christ. (Rom. 8, 38)

4- On trouve une allusion précise à la descente du Christ aux enfers dans la première épître de Pierre, 3, 19. « C'est alors qu'il il est allé prêcher mêmes aux esprits en prison, aux rebelles d'autrefois. » (Voir les notes de la Traduction Œcuménique de la Bible, sur ce texte)

Cette formulation veut affirmer la foi chrétienne : le Christ est le sauveur de toute l'humanité, aussi bien passée que  présente et future. La prédication évangélique, c'est l’annonce de la possibilité du salut pour tous : du salut de ceux qui sont membres du peuple de Dieu et des autres, de ceux qui sont près et des autres, de ceux qui sont vivants actuellement et des autres. Il ne s'agit pas d’un reportage sur un fait divers il s’agit de l'annonce des dimensions du salut. 

De nombreuses icônes des Églises orientales ont pour sujet la descente aux enfers traduisant ainsi l'universalité de la victoire du Christ sur le péché et la mort.