Quel est le but de l'œcuménisme ?
Pour chacun, le but de l'œcuménisme dépend évidemment de ses connaissances et
de sa formation. Il ne faut pas s'étonner que les images d'une unité
reconstituée aient évolué au cours du temps.
Déjà, il y a des images de l'unité qui ont été tenue dans le passé, qu'ils peuvent
encore, ici et là, subsister mais qui sont en train de changer pour être
fidèles à la volonté de Dieu :
Le « retour ». C'est une idée très répandue, quelquefois implicitement, quelquefois explicitement. Cette attitude suppose qu'on est seul à tenir la vérité pure et sans mélange. Les « autres » doivent le reconnaître et nous rejoindre. Cette image a été longtemps tenue par les catholiques. Officiellement, cette théorie n'est plus tenue ; mais le passé subsiste quelquefois dans les mentalités. Cette mentalité existe un peu partout et n'est pas réservée aux seuls catholiques. Les changements d'une Église sont quelquefois interprétés comme une avancée de cette Église vers une autre. « Ils y viennent » !
La « diversité dans l'unité ». Cette position est parfaitement exacte. Encore faut-il ne pas en faire une excuse pour ne rien changer dans sa propre conduite. L'unité n'est évidemment pas la perte de la personnalité des Églises. Il y a entre ces Églises des différences. Ces différences, au cours des luttes, se sont durcies et sont devenus des éléments identitaires et séparateurs. Il faut que ces différences se relativisent en se greffant sur l'essentiel de la foi chrétienne. Elles doivent être vues dans la convergence et non dans une divergence renforcée. Cela ne va pas sans modifier le regard que les adultes d'aujourd'hui ont reçu dans leur enfance. Il faut être attentif pour que le respect de la diversité ne devienne pas, dans certains cas, une tentative inconsciente de justifier un immobilisme : surtout ne rien changer. Une telle attitude supposerait qu'on n'ait pas pris conscience d'un fait évident : dans chaque communauté, dans chaque Église, tout en gardant son identité, on a vécu et on vit encore beaucoup de changements.
L'unité à venir ne peut être, non plus, interprétée comme un retour à une Église « primitive » plus ou moins imaginaire. Elle ne sera pas non plus le résultat d'une vérité bradée pour arriver par concessions mutuelles à une sorte d'unité « politique ». Il s'agit de communier ensemble à la vérité de Dieu, toujours très imparfaitement connue. L'œcuménisme ne peut exister que dans la croissance de chaque communauté dans la foi.
Témoigner de la foi, que ce soit auprès des adultes ou auprès des enfants, c'est toujours enlever des obstacles vers l'unité, bien plus : c'est marcher ensemble vers cette unité.