1
- Un slogan, c'est pratique. On le répète et il semble qu'il apporte avec lui
la lumière dans des domaines où l'on cherchait à voir plus clair. Il semble
dispenser de recherches et quelquefois de nuances.
2
- A propos des chrétiens divisés, des slogans sont nés de part et d'autre pour
aider à s'y reconnaître, à se reconnaître. Ils sont au service des identités
confessionnelles. Ils sont nés de la division et leur rôle est souvent
d’exprimer la division. Ils peuvent, hélas, la renforcer et la perpétuer
indûment.
3
- Deux slogans, nés au XIXe siècle, continuent ainsi, bon an mal an, leur
petit bonhomme de chemin.
Du côté catholique on a dit: « ce qui nous
distingue des protestants, ce sont les trois
blancheurs : Marie, le pape, l'eucharistie. »
Du côté protestant on disait aussi
volontiers : « ce qui nous distingue des catholiques, c'est un homme, une
femme, une chose : c'est le pape, Marie, l'eucharistie. »
4
- Malfaisance de ces slogans.
a) ils sont générateurs de division. Ils mettent sur le même pied des réalités
dont l'importance est très différente, ils insistent sur des détails et non sur
l'essentiel de la foi.
b) ils font consister l'identité des chrétiens en adhésion à des dogmes pris
quelquefois à contresens.
c) ils pétrifient les oppositions.
5
– Il faut donc mettre fin à la carrière de ces slogans. Même si tel ou tel
groupe de fidèles plus traditionnels désire perpétuer ce genre de phraséologie,
il vaut mieux ne pas utiliser ces formules mais tenter une présentation
positive et vraie de la situation de
chaque Église chrétienne.